33
33min
Avec/with 74 participant-e-s
Elysée Lausanne, MCBA, Hespérides II, Lausanne
A sonorous performance staging 74 people spinning cymbals as coins on the ground. The cymbals are like a fistful of coins changing themselves in a currency. The die is cast. More than the result (heads or tails), it is the action, the moment when it happens, that interests me. As soon as the cymbal falls on the ground and stops spinning, another one is tossed, pushing to a never-ending fall the whole process.
Performance sonore mettant en scène 74 personnes qui s’emploient à faire tourner sur elles-mêmes des cymbales telles des pièces de monnaie. Les cymbales se substituent à une poignée d'argent, devenant elles-mêmes une monnaie d'échange. Les dés sont jetés. Plus que le résultat découlant d'un hasard (pile ou face), c'est l'action, le moment où tout se décide qui est intéressant. Dès qu'une cymbale s'apprête à plaquer le sol, une autre reprend la cadence, repoussant à l'infini la chute et ainsi de suite.
déchirure
45min
Avec / with Louis Schild
Festival de la Cité Lausanne, Stadtgalerie Bern, La Piscine Orbe
Anne Rochat installed a ten square meter canvas sheet stretched above the ground. Her body glides over the surface. She moves crawlingly while trying tenaciously to destroy, or rather, to alter, the canvas that supports her by using her teeth. One thinks of a carnivorous animal, a reptile on his skin after moulting, an entangled spider attacking its own web. The friction of the body and the canvas produce an incredible sound. Micro-contacts, fixed on the canvas, receive the sound and one musician amplifies, transforms, replays and exaggerates them in real time. Amidst the canvas sheet, the tears start to appear, and Anne Rochat slips into them. She falls into a hole by accident or deliberately. The picture recalls the story of the slots. It makes one think of those of Fontana. She comes out of it climbing, returns to the surface, proceeds with her assignment. Anne Rochat puts her body in precisely dangerous situations, and she gives herself into it cold blooded. When the action is over, because she suddenly decided it, we are left there without her. The space-time, intensely condensed by the performance, is released and resumes its normal flow. For a moment, we stay fixed, gaping in stupefaction and anxious. One hesitates: have we seen a solemn and majestic stunt woman or a Keatonian little character? We smile. We clench our teeth.
Text by Marie-Luce Ruffieux
Anne Rochat a installé une bâche de dix mètre-carré tendue au-dessus du vide. Son corps se glisse sur cette surface. Elle s'y déplace en rampant tout en tentant avec acharnement de détruire, ou plutôt d'altérer, la toile qui la soutient en se servant de ses dents. On pense à un animal carnassier, à un reptile sur sa peau après la mue, à une araignée empêtrée attaquant sa propre toile. Le frottement du corps sur la bâche produit des sons invraisemblable. Des micro-contact fixés sur la toile les captent et un musicien les amplifie, les transforme, les rejoue, les exagère en direct. Des déchirures apparaissent sur la bâche et Anne Rochat s'y faufile. Elle tombe dans un trou par accident ou délibérément. L'image évoque l'histoire des fentes. On pense à celles de Fontana. Elle en ressort en grimpant, revient à la surface, poursuit sa tâche. Anne Rochat met son corps dans des situations précisément dangereuses et s'y abandonne avec sang-froid. Quand l'action est révolue, parce qu'elle l'a soudain décidé, on reste sans elle. L'espace-temps, intensément condensé par la performance, se détend et reprend son cours. On reste encore un moment arrêté, bouche-bée et inquiet. On hésite: a-t-on vu une cascadeuse solennelle et majestueuse ou un petit personnage Keatonien? On sourit. On sert les mâchoires.
Texte de Marie-Luce Ruffieux
dérive
22min
Avec / with Marie-Luce Ruffieux, Sophie Balmer
Théâtre du 2.21, Show Doris Magico electrical show, Lausanne, Swiss Church, Blue Gold,London, Rockbund Museum Shanghai
“… Injured by others, self-executioner/self-torturer. Anne Rochat gives an ambiguous hand-to-hand fight to the end of her teeth”. Y.Rochat
“...Victime des autres, bourreau de soi-même. Anne Rochat livre un corps à corps ambigu jusqu’au bout des dents.”
Extrait d’un texte Y. Rochat,
“oeil pour oeil, dent pour dent”
“A charge de revanche et à verge de rechange
Sacre de printemps, crasse de tympan
Daily lady cherche démêlés
avec Daily Mail”
Marcel Duchamp
doris magico
90min
Séries de vidéos performances
Espace 1M3, solo show, Lausanne
Anne Rochat confronts herself with the performance in an even more direct way. While her first solo exposition, Doris Magico, the artist’s alter ego, invites the audience to make suggestions (posts) about new performances and asks them to put them in a box. These ideas will be played in front of a camera in a gallery the people that have given the suggestion have no access. The films are largely reduced in time, and only shown during the week-ends. As time goes by, more and more of these short videos are screened in a row.
In that way, Doris Magico, a character half-ironic and schizophrenic, embodies the stories of this heterogeneous audience. Nevertheless, it is her own story which is enacted on the screen, as a non-linear narrative that uses plan reversal and the combination of everyday objects to create ephemeral kinetic sculptures. F. Martini
“Sitting against a wall, the woman seems trapped. In front of her, apples are scattered. Methodically, with the help of her feet, her mouth and her hands, she seizes them and tries to maintain them against her body so to build a shell.” C. Martin.
“In the short video-performance series of Doris Magico Next, Anne Rochat modifies the use of common objects. Her moves, targeting their goal with care, are never mechanical. The objects are always ready to disappear. Very quickly, the burlesque comedy is short-circuited by a lonely and disturbing atmosphere. Accumulating objects of the same series seems to be the only way to communicate or protect oneself. With that stillness but also this fierce energy, the performer invents a new and troubling language.” C. Martin
“...Doris Magico, un personnage ironique et à moitié schizophrène, donne ainsi corps aux histoires de ce public hétérogène. Mais au final, c'est bien sa propre histoire qui se joue sur l'écran, sous la forme d'un récit non-linéaire qui utilise des renversements de plans et la combinaison d'objets du quotidien pour créer des sculptures cinétiques éphémères.” Extrait d’un texte de Fédérica Martini, 2009
“...Assise contre un mur, la femme semble prise au piège. Devant elle, des pommes sont éparpillées. Méthodiquement, à l’aide de ses pieds, de sa bouche, de ses mains, elle les ramasse et tente de les maintenir contre son corps pour construire une sorte de carapace.” Extrait d’un texte de Corinne Martin, 2009
"...Dans une série de vidéos performances Doris Magico, Anne Rochat détourne l'usage d'objets quotidiens. Ses gestes, tendus vers un but, avec application, ne sont jamais mécaniques, car l'objet est toujours prêt à se dérober. Très vite, le comique du burlesque est court-circuité par une atmosphère d'inquiétude, de solitude. Accumuler les objets d'une même série semble être l'unique moyen de communiquer ou de se protéger. Avec un calme acharnement, la performeuse invente une nouveau language troublant..." Extrait d'un texte de Corinne Martin, 2010
histoire d’o
35min
Avec/with Antonio Albanese
MCBA, Hespérides II, Lausanne
...On a large public square, she approaches, with a pressurized water gun in her hand, a guitarist sitting on the bench. She adjusts her device at high pressure and begins to slowly go around the musician, who is just tuning his instrument. An ambiance of the wedding day. Gradually, the bursts grazing the guitarist direct themselves clearly on him. Under these attacks, the strings of guitar vibrate. The woman is approaching more and more, the water pressure increases; the guitarist is now using his guitar as a shield.
Sur une grande place publique, elle s’approche, un karcher à la main, d’un guitariste assis sur un banc. Elle règle son appareil à haute pression et commence à tourner lentement autour du musicien en train d’accorder son instrument. Une atmosphère de parade nuptiale. Peu à peu, le jet qui effleurait le guitariste est maintenant clairement dirigé sur lui. Sous ces assauts, les cordes de la guitare vibrent. La femme s’approche de plus en plus, la pression de l’eau augmente ; le guitariste utilise maintenant sa guitare comme un bouclier. La parade est devenue un combat à la sonorité envoûtante : de longs riffs parfois lancinants, parfois harmonieux se développent. Ce rituel qui, comme une corrida, semble obéir à des règles précises, joue avec sa finalité perturbante qui pourrait être la mise à mort du guitariste. Dans le combat, l’objet est maîtrisé et autour de lui, un fascinant corps à corps se construit. L’humain a retrouvé sa part animale. C. Martin
l’aimant
30min
Avec / with Louis Schild
Théâtre 2.21, Doris Magico electrical show, Lausanne
On a stage, covered with a thin layer of steel, Anne Rochat takes her audience into the interior of a lunar ballad, intensified by the metallic sounds. Her magnetic shoes contort her movements.
Sur une scène recouverte par une fine couche d’acier, Anne Rochat promène le public à l’intérieur d’une balade lunaire, intensifiée par des sons métalliques. Ses chaussures magnétiques tordent ses mouvements.
origine suisse
1min
1er août/first of August, Les Marécottes, Valais
pièce pour salle de bain
28min
Avec / with Le collectif Rue du Nord
Théâtre 2.21, Doris Magico electrical show, Lausanne
The repeated apneas, performed by Anne Rochat, punctuate the cadence of the piece of music, orchestrated by the musicians of the collectif "Rue du Nord" playing with different electrical appliances used generally in a bathroom.
"When I started to spend my afternoons in the bathroom, I didn't expect me settling in it; no, I spent there some pleasant hours, meditating in the tub with the sensation of miraculous relevance provided by the thought that does not need to be expressed."
Les apnées répétées par Anne Rochat rythment la cadence du morceau de musique orchestré par les musiciens de l’association “Rue du Nord” jouant avec différents appareils électriques amplifiés, généralement utilisés dans une salle de bain.
“Lorsque j’ai commencé à passer mes après-midi dans la salle de bain, je ne comptais pas m’y installer ; non, je coulais là des heures agréables, méditant dans la baignoire avec le sentiment de pertinence miraculeuse que procure la pensée qu’il n’est nul besoin d’exprimer.”
Jean-Philippe Toussaint, extrait de la salle de bain, collection «double», les éditions de Minuit